Le train corse : U TrinichelluLe voyage démarre à Barchetta, atteint via le célèbre "Trinichellu", le train corse, sur les bords du Golo !
Il s'agit alors de rejoindre Ortiporio par une série de sentiers bien balisés et de se reposer au confortable gîte local...

Vieille gare de Barchetta

Vieille gare de Barchetta

Le train corse : U Trinichellu

U Trinichellu

Il était une fois en Corse… Mon histoire en Castagniccia commence comme dans un western, sur le quai désert d'une gare fantôme. L'ambiance, plutôt orageuse, est déjà lourde. Annonce-t-elle une fusillade imminente, trouant le silence du matin ? Un cabinet médical, étrangement installé à deux pas du quai, semble prêt en tout cas à accueillir d'éventuels rescapés !
Barchetta, c'est dans ce village sans âme, au lointain passé industriel, que débute mon voyage. Après une nuit de bateau au calme, quelques kilomètres en train depuis Bastia ont enfin suffi à me refiler le mal de mer ! Dans Le train corse : U Trinichellule wagon, j'ai bavardé avec deux corses habitués de la ligne ; ils se sont plaints eux aussi de leur "Trinichellu", ce chemin de fer qui est la risée de l'île, pour sa lenteur et pour ses infinis balancements - dignes d'une barque ballottée par la houle -…
Je traverse le Golo et m'engage sur un sentier qui m'accompagne jusqu'à Campile. La façade rose-orangée de l'église, superbe, proclame sa fierté d'exister. Un imposant monument aux morts lui tient compagnie sur la place ; quelques maisons plus loin, une bâtisse trahit aussi son orgueil avec l'inscription suivante, inscrite sur son portail en guise de mot de bienvenue : "Villa Timoléon Franceschi, directeur d'école, palmes académiques, écrivain et poète de talent" !
Le chemin quitte la civilisation pour un long moment. Il vient s'installer en balcon au-dessus de la vallée. Sur l'autre rive, le massif du Tenda barre l'horizon de son immensité dénudée. Vers l'ouest, c'est la chaîne centrale qui se dévoile avec la combe perchée, déjà poudrée de blanc, du Monte Padro. Sur la crête que je rejoins enfin, se dressent d'énormes chênes solitaires, des arbres qui occupent à eux seuls ce décor de grands espaces. Je plonge enfin sur Ortiporio, renonçant au plaisir panoramique de ce premier survol des montagnes de Corse…