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Voici les principales armes qui permettent de lutter contre cet ennemi insulaire séculaire :

  1. Les outils d’orientation
  2. Les outils spécifiques au maquis
  3. Les autres armes de terrain
  4. Avec un peu d'imagination

1. Les outils d’orientation :

Carte du Filosorma avec le versant Scaffone et la Valle Serrata
Le site Web Géoportail et la Corse
Altimètre
Boussole
Montre Boussole/Altimètre/GPS

Indispensables en Corse, même pour la promenade la plus anodine, ils sont la trousse de secours du randonneur dans le maquis :

La carte au 25.000ème est fondamentale et, alors que ce n’était pas le cas au début des années 80, la région est dorénavant complètement couverte par les cartes IGN à ce format, dont les célèbres Top 25 qui sont très bien adaptées. Elle permet la visualisation des sentiers sur le terrain (attention, elle n’en garantit pas la praticabilité Cf. CarteIGN), le repérage des pointes, sommets, barres rocheuses et pans de végétations ainsi que l’azimut des ravins et arêtes qui permet d’éviter de confondre deux de ces reliefs entre eux (essentiel en ravin pour ne pas se tromper de vallon). Et tout cela est indispensable, même par beau temps !
Vous avez aussi dorénavant la possibilité de consulter les fonds de carte IGN par le biais de différents outils, en local sur votre ordinateur (GéoRando ou autre logiciel de fonds de cartes) en téléchargeant des zones cartographiées ou à distance via des sites Internet spécialisés(Géoportail, OpenRunner, ...)
Ne pas oublier non plus Google Maps et Google Earth qui donnent des plans détaillés, des photos satellites sur tous les territoires, ...
La boussole, complément de l’outil précédent, permet d’appliquer sur le terrain les informations de la carte et de tirer des caps de marche cible quand cela est possible
L’altimètre semble aussi nécessaire que les deux précédents en montagne, pour la bonne raison que ses informations les complètent et les recoupent et que la marche dans une direction donnée n’est pas toujours possible alors qu’elle peut l'être en ligne de niveau. Personnellement, j’en ai toujours emporté un en montagne et une utilisation beaucoup plus aisée, sans avoir à chercher dans le fond de son sac ou sous ses vêtements, est désormais possible, avec les montres boussole/altimètre très pratiques et précises, en vente depuis quelques années avec GPS en plus dorénavant
Le GPS n'est lui nullement indispensable, mais peut être bien utile pour savoir par où l'on est passé : quand on est hors sentier en Corse, ce n'est pas la carte IGN qui permet de connaître exactement la trace parcourue, sauf à viser des repères connus à la boussole et les reporter sur la carte ! A noter depuis 2007, l'existence d'une montre cumulant altimètre + boussole + GPS, la Suunto modèle X9 au départ. C'est le modèle Ambit que j'utilise en ce moment (2014), avec la possibilité de faire un point GPS pour lever un doute de position (attention à l'autonomie avec le GPS en marche !). A part Suunto, d'autres marques de montres GPS pour la randonnée existent aujourd'hui (Garmin, ...). Les autres outils GPS pour la randonnée me paraissent trop encombrants et lourds pour ce qu'ils apportent, sauf pour ceux qui ne peuvent se passer de HiTech ou ceux qui enregistrent systématiquement leurs parcours...

2. Les outils spécifiques au maquis :

Sente de chasseurs


Essayez, par exemple, d’emprunter ce que le topo du canyon de Petra (ou Punta) Pinzuta, au-dessus de Conca, appelle la « sente de chasseurs » au retour de ce canyon, pour avoir une bonne idée de ce que cela signifie sans vêtements de protection : l’ayant parcourue en short et torse nu, un jour de grande chaleur, j’ai laissé une trace sanglante dans tout le village de Conca à mon retour. Les vêtements les mieux appropriés (sauf pour la chaleur) sont le treillis et certains pantalons d’escalade bien choisis : la combinaison de canyon n’est pas recommandée si vous voulez la garder en bon état, mais cela se pratique dans les cas désespérés.

Pantalon
Sac à dos
Casque
Lunettes

L'Enfer Vert


Le parcours de Barghjana à Maghine dans le Falasorma, pour aller rejoindre le GR 20 par ce versant Ouest spectaculaire et désertique de la Grande Barrière, m’a permis de parcourir en 1986 un sentier dont la seule existence était marquée par l’absence de racines au sol et un enchevêtrement incroyable de branches buissonnantes en hauteur en travers de l’ancien sentier. J’ai marché pendant 4 heures A/R dans ces conditions, sac à dos sur le thorax et lunettes sur le nez pour protections, avec comme seule idée fixe d’emmagasiner suffisamment de repères à l’aller pour retrouver la trace au retour. Mes enfants ont baptisé cette portion de terrain « l’Enfer Vert », lorsqu’ils ont vu ultérieurement les conditions du soi-disant sentier.
Cette portion de sentier est en cours de restauration par les habitants locaux depuis 2012 et devrait être terminée fin 2014 pour redonner au Falasorma le seul parcours relativement facile qui le relie à la vallée d'Ascu...

Ce sont ceux qui servent à lutter contre l’agressivité de la végétation, en sentier ou non :

Les vêtements de protection, au minimum le pantalon, permettent de ne pas ressortir les jambes (ou le torse) en sang sur des sentiers mal démaquisés ou lors de marche hors sentiers. Les passages de ronces, en particulier, constituent une épreuve, même pour les plus aguerris, et il est difficile, hors sentiers, d’éviter de traverser des buissons denses d’épineux du style calycotomes (Cf. Encart « Sente de chasseurs »)
Les lunettes : ce n’est pas une plaisanterie, depuis que j’ai failli me faire éborgner par une branche basse d’arbousier, je marche toujours en Corse avec mes lunettes de soleil, même sur sentier. Ce phénomène est peut-être amplifié par l’habitude de marcher vite, y compris dans les conditions de maquis, et alors il est difficile d’éviter les obstacles à hauteur de tête quand l’œil fait des allers et retours entre le sol et l’horizontale. La marche lente dans le maquis ne peut se pratiquer que si l’on choisit des parcours courts : sur les parcours normaux (pour les autres régions), les incessants allers et retours et zigzags que l’on est obligé de faire pour la recherche du bon passage prennent beaucoup de temps et nécessitent de marcher rapidement (ou bien d’emporter les affaires de bivouac et d’avoir la patience nécessaire)
Le casque : ce n’est pas non plus une plaisanterie, et je le recommande encore plus que dans le canyon ou l’escalade eux-mêmes, car il procure un confort idéal pour la progression sous les buissons et futaies. Le nombre de cicatrices sur la tête des ravinistes corses expérimentés montre que ce n’est pas un luxe, et puisque vous l’avez dans le sac…
Le sac à dos : arme qui peut se révéler utile lorsqu’il s’agit de parcourir un sentier dont la végétation se referme. Vêtus des pieds à la tête et le sac à dos devant vous à la hauteur du thorax, vous pouvez écarter sans vous blesser les branches des taillis (si elles sont suffisamment souples) en vous concentrant sur la recherche du passage adéquat. Je l’ai personnellement expérimenté pour la première fois il y a une vingtaine d’années dans l’ « Enfer Vert » (Cf. Encart correspondant) et m’en sers fréquemment depuis.

3. Les autres armes de terrain :

Utilité corde(lette)/sangles


J‘emporte toujours normalement une cordelette de 30 m en 7 mm en randonnée corse quelle qu’elle soit : bien entendu, la seule fois où je l’ai oubliée, c’était à la montée du cirque de Tondu en allant, en solo, à Bocca di I Mori (col des Maures) par le ravin de Laoscella, alors que la fissure habituelle était impraticable pour cause de cascade d’eau empruntant son parcours. Trouver une variante pour escalader seul cette falaise de 60m et surtout redescendre ensuite, sans corde et alors que le sommet de la falaise était équipé de pitons et sangles de rappel pour la descente, m’ont procuré des émotions et adrénaline inoubliables.

Fissure de la falaise de Tondu

Fissure de Tondu/Laoscella

Dalle blanche de la Cavicchia

Dalle de la Cavicchia

Notions d'escalade/natation


Deux dalles sont précisément restées dans ma mémoire dans l’ascension des grands ravins corses :
1.La dalle blanche de la Cavicchia : cette dalle se rencontre à la remontée de la Cavicchia pour accéder au ravin de la Solitude et demande une escalade en adhérence fine, tout en ne pouvant être contournée que par un parcours compliqué que je n’ai pas encore trouvé. Le problème, c’est que tout va bien à sec, mais cela peut tourner très mal si le temps est humide : en 1995, un orage m’ayant obligé à rebrousser chemin dans la Solitude, me fit parcourir cette dalle à la descente en toboggan ultra-rapide, ce qui était une nouvelle expérience à l’époque. Tout comme la vague de 1m engendrée par l’orage qui m’a rejoint 300 m plus bas !
2.La dalle du bloc d’entrée du Purcaraccia : à l’arrivée dans le ravin du sentier venant du virage sous Bocca di Larone, sous la grande dalle sombre en RG, un grand bloc blanc marque l’entrée dans le canyon. Il s’évite normalement par la gauche (RD), via un chemin passant dans une grotte. Pour la petite histoire, pendant des années, j’ai remonté ce ravin en suivant mon instinct de grimpeur, en escaladant donc la dalle du gros bloc (2b Bleau sans chaussons) puis en désescaladant la petite crête immédiatement derrière. Vers la fin des années 90, rencontrant à cet endroit un couple qui me demandait comment parvenir aux cascades, je leur montrais le bloc en me régalant d’avance de voir la jeune dame en escarpins de ville tenter cette escalade. Malheureusement, ils me sortirent un croquis qui leur avait été donné par « un guide corse » montrant le contournement par la grotte. Ils ne sont tout de même jamais parvenus là-haut, mais, depuis, j’emprunte moi aussi la voie normale qu’il m’avait indiquée par ce fait.

Formidable Face W du Tafunatu

En vrac, selon course et conditions :

Couverture de survie : inutile de vous en préciser l’utilité (protection au-dessus des vêtements, bivouac, …).
Frontale : idem pour bivouac, peut servir aussi dans les tunnels végétaux très sombres.
Couteau : pour moi, c’est l’Opinel, mais les couteaux de canyon conviennent sans doute très bien. Inutile d’imaginer que l’on puisse s’en servir pour percer le maquis.
Pèlerine : randonner sous le maquis après un orage est un pensum et la pèlerine peut vous en soulager. Malheureusement difficilement utilisable dans les pentes fortes où il vaut mieux une veste imperméable
Cordelette et quelques sangles: pas spécifiques au maquis, mais ce n’est pas à des canyoneurs que je vais préciser que dés que l’on descend ou monte dans un ravin, cela peut permettre de se tirer de beaucoup de mauvais pas (surtout en groupe). Si on a une corde (canyon ou escalade), c’est encore mieux (Cf. Encart Utilité corde/cordelette/sangles en randonnée corse).
• Pour finir, de bonnes notions d’escalade et de natation ne sont pas inutiles, en particulier pour contourner l’ennemi en question. En général, on préfère faire du 4 en solo sur dalle ou 200m de nage en bief en tee-shirt que traverser 20m de ronces denses (Cf. Encart Notions d’escalade/natation).

Obstacles des ravins insulaires

Départ du ravin de la Solitude Ravin supérieur du Fangu

Outils de démaquisage : c'est un cas particulier Démaquisage d'une trace en Cagne où il s'agit d'ouvrir ou de restaurer une "trace" passablement encombrée par la végétation. Le minimum vital est alors constitué par des gants de protection (recommandés montant jusqu'aux coudes), une machette (pinnatinu, rustaghja), une cisaille et une scie. Au-delà, pour ouvrir un sentier barré par des branches épaisses et rigides, il faut un outil motorisé, type tronçonneuse... ou le napalm !

Emoticones
Outils de démaquisage Tronçonneuse, outil ultime

Outils de démaquisage et tronçonneuse

4. Avec un peu d'imagination... :

Natation dans le maquis
("Machjaghjolu")


Livre L'Illustre Maurin de Jean AicardCes brousses profondes, inextricables, où le genêt épineux domine, si haut et si armé, si fort quand il est vieux, que bien souvent il se refuse à ployer, et qu’il faut le tourner et marcher sans cesse en zigzag – Maurin les connaissait toutes. Il en avait étudié depuis longtemps les fonds, du haut des cimes environnantes. Il y entrait au besoin, sans crainte de s’égarer ; il protégeait alors ses jambes avec le pare-bois, sorte de tablier fendu, attaché à chaque jambe et fait d’une épaisse toile à voile. Puis il mettait ses fameux « manchons ». Les manchons, qui ne quittaient pas son carnier, étaient une de ses inventions. C’étaient des fourreaux pour chacun de ses deux bras. Ils étaient de forte basane. Il plongeait ses bras jusqu’à l’épaule dans ces sortes de longs gants sans doigts.

Au milieu de la brousse, Maurin ne perdait jamais le sentiment de la topographie. L’inclinaison générale du terrain suffisait à lui donner l’indication nécessaire. Et souvent, Maurin s’engageait tout à coup dans ces fourrés pour arriver, en ligne droite, avant le fauve, au point précis d’où il pensait pouvoir le fusiller.
Que de fois les chasseurs en battue avaient aperçu, sur une pente chargée de bruyères, le sanglier fuyant, émergeant de la verdure, y disparaissant par bonds égaux, à la façon du marsouin dans les vagues, tandis que, sur le coteau opposé, ils devinaient Maurin aux mouvements profonds et réguliers du maquis remué comme une eau ! Maurin nageait dans la brousse…

Livre Maurin des Maures de Jean AicardUn visiteur habitué du site, Pierre Broche, m'a signalé dans un courriel de décembre 2010, qu'une technique bien particulière de "Progression dans le maquis" était relatée dans un des volumes de Jean Aicard narrant les aventures de Maurin des Maures.
Maurin des Maures est un personnage légendaire créé en 1908 par Jean Aicard qui fit retentir de ses exploits le massif des Maures jusqu'aux abords de l'Esterel. Grand chasseur, il organisait des battues auxquelles participaient les notables et le préfet. Il influençait la politique locale et même départementale. Braconnier, accompagné de son ami Parlo Soulet, il mystifiait la maréchaussée en se déplaçant rapidement. Le gendarme Alessandri écumait de rage de ne pouvoir l'arrêter car le bouillant Maurin était son heureux rival pour conquérir Tonia la Corsoise.

Jean Aicard

Jean Aicard (1848-1921)
Jean Aicard (1848-1921)

Dans le deuxième tome de ses aventures, "L'illustre Maurin", une technique de progression natatoire dans le maquis nous est décrite au chapitre XLV (Cf. Encart Natation dans le maquis) avec les outils suivants :

  • Pare-bois en protection des jambes
  • Manchons en protection des bras
  • Mouvements de marsouin pour la progression

Dans le domaine de la "Progression dans le maquis", qu'on soit Corse ou des Maures, il suffit donc d'avoir un peu d'imagination pour inventer et expérimenter de nouvelles formules...

Commentaires  
Merci pour ce topo
Fort bien tourné et utile
Je cherchais l étymologie de
U PINATU
et je suis tombé sur vous
Amitiés
Ppavy
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