Le chemin de l'Altare (l'aigle) est le sentier bien tracé qui relie Asco à la plaine de Moltifao !
Encore un moyen de retrouver les traces de l'occupation ancienne de ce versant de montagne où les vestiges des activités d'il y a quelques décennies abondent...
Le chemin de l'Altare
Dans son long métrage "Le silence", sorti en salles en décembre 2004, le réalisateur Orso Miret met en scène plusieurs parties de chasse au beau milieu des décors montagneux entourant le minuscule village d'Asco. Une histoire d'amitiés viriles et fortes, et de l'omerta que celles-ci entraînent après un crime pourtant crapuleux…
Le chemin de l'Altare, qui relie Asco à la plaine de Moltifao, après un parcours en balcon au-dessus des gorges de la basse vallée, pénètre cet espace désormais voué à la seule fréquentation des chasseurs et de quelques rares promeneurs. Après des décennies d'abandon, ce flanc de montagne conserve les traces discrètes d'occupations anciennes. Le secteur accueillait en effet, autrefois, l'oratoire ou modeste chapelle San Zaccaria, situé sur une éminence rocheuse, ainsi que l'ancien village de Sepula, probablement déserté au 18ème siècle. À mi-chemin entre ces deux sites, le sommet de l'Altare est un lieu central et mystérieux, qui doit son nom (l'Autel) à une pierre plate, dont on suppose qu'elle servit il y a très longtemps aux sacrifices de quelque religion païenne…
Les thurifères d'Asco
Ornant les montagnes d'Espagne et du Maroc, le genévrier thurifère s'est également acclimaté à des secteurs localisés des montagnes de Corse, parmi les mieux protégés des influences maritimes. Au cœur de sa zone d'expansion, il est notamment l'hôte de la moyenne vallée de l'Asco, dont la vaste forêt de genévriers oxycèdres compose par ailleurs le paysage végétal commun qui cerne le village. Depuis une cinquantaine d'années, les observations de plusieurs botanistes ont permis de préciser la répartition des populations connues de thurifères corses. Celles-ci sont parfois réduites à quelques pieds seulement, comme dans la vallée de la Melaja (affluent de la Tartagine, dans la région du Giussani), ou bien dans le vallon de Logoniello (plongeant en face du sentier de l'Altare, sous les aiguilles de Popolasca). À l'inverse, aux environs du village niolin de Corscia et du défilé, creusé par le Golo, de la Scala di Santa Regina, il est relativement courant.
Le sentier démarre son ascension par une longue suite de rampes serrées, s'élevant à l'ombre d'un bois de chênes verts. Après cette rude mise en jambes, sa pente s'adoucit notablement ; la vue s'élargit alors sur le massif de Popolasca - qui fait face au sentier sur l'autre rive de la vallée - et sur la forêt de genévriers de San Zaccaria, surmontée par endroits d'anciennes bergeries ayant conservé leurs toits de terre traditionnels.
Le chemin se met alors à osciller à flanc de montagne, au gré des franchissements de ruisseaux secondaires et des vallons de Castagnaccio puis de Muro. Enfin, il débouche sur une zone pastorale à la vue plus dégagée, où paissent parfois des chevaux en liberté. Un panneau en bois signale sur la gauche le site de l'Altare, ornant la butte belvédère située à cinq minutes à l'écart du sentier ; divers vestiges (dont une borne géodésique) parsèment l'étonnant chaos sommital où certains auteurs se sont enhardis à imaginer les restes possibles d'anciens menhirs ou dolmens… À noter, pour ceux qui préfèrent aux interprétations historiques les plus audacieuses, les commodités ordinaires de notre époque, la présence à proximité (en poursuivant le sentier en direction de Moltifao) d'une source, aménagée près de la bergerie restaurée de Casamazza (non repérée sur IGN).
Pour compléter cette visite, on pourra poursuivre le chemin de l'Altare et redescendre, via les ruines de l'ancien village de Sepula, jusqu'au village de Moltifao. Un large sentier permet alors de rejoindre le pont routier situé à l'entrée aval des gorges de l'Asco. Un autre enchaînement est possible, non tributaire cette fois d'une manœuvre de véhicules : il consiste à rejoindre vers l'ouest, à flanc de montagne et au plus facile, le col de Laggiarello (1232m), dépression située sur l'ancienne voie principale de communication entre les vallées de la Tartagine et de l'Asco. Dans les deux cas, il faudra compter au minimum 6 à 7h de marche pour réaliser le parcours.
• Accès : depuis Ponte Leccia, remonter la route des gorges de l'Asco et s'arrêter au pont de Chelga (515m), 2km avant le village d'Asco (panneau indicateur).
• Difficulté : chemin bien tracé et sans difficulté particulière.
• Durée : 5h30 aller et retour.
• Dénivelée : 700m (sommet à 1074m).
• Carte : IGN Top 25 Core.Monte Cinto 4250 OT (plis A6/A7).
• A savoir : à l'entrée du village d'Asco, chambres et table d'hôtes d'Ambroise et Nicole Vesperini, un couple accueillant, spécialisé pour l'un dans la production de miel et pour l'autre dans la peinture d'aquarelles, exposées dans la salle à manger (tél. 04 95 47 83 53).
Dans la plaine Moltifao, on pourra visiter le village des Tortues et son sentier de découverte, consacrés notamment à la tortue menacée d'Hermann (tél. 04 95 47 85 03).
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