Une nouvelle étape, Piedicroce - Penti, ancrée dans l'histoire de la Castagniccia !
Un sentier interminable pour aller à Parata d'églises désertées en hameaux oubliés, une végétation hostile empêchant toute marche en hors-piste, des chasseurs en vadrouille, un moulin reconverti en auberge...
De Piedicroce à Parata, la distance est courte à vol de merle. Mais le sentier a décidé de ne pas se presser et m'emmène d'abord faire un tour au col d'Arcarota. Puis il fait mine de revenir en arrière, m'invitant à visiter la chapelle San Giorgio et les hameaux déserts de Valle d'Orezza.
Il vient alors se baigner dans le torrent avant de remonter sur Parata, une localité hors du temps dont même l'église a fui les habitations, s'installant à trois cents mètres du centre-village. À voir tous ces lieux pittoresques mais vides, je m'imagine dans une sorte de musée à l'air libre, dont j'aurais fracassé la porte en dehors des heures d'ouverture et d'affluence…
Je gravis la pente qui me conduit à San Bartolomeo. Le chemin divague entre les châtaigniers, dans un paysage fermé par une végétation qui exprime bien la violence du pays. Pas la violence des vendettas des siècles arriérés d'il y a longtemps, ni celle des plastiqueurs de notre époque formidable, mais la violence d'une nature hostile et prête à attaquer à coup de ronces et de branches inextricables l'intrus qui viendrait à perdre la trace discrète, le passage secret, ouverts par l'homme…
Au col, je fais une découverte étonnante : quatre êtres vivants, en chair et en os. Une vraie foule ! Depuis tôt ce matin, je n'y croyais pourtant plus. D'ailleurs, je me méfie d'eux ; pas seulement à cause de leur tenue de chasseurs - encore qu'à l'heure de l'apéro, j'ai l'habitude d'être prudent en pareille compagnie ! -, mais surtout parce que cette présence bouscule la solitude de mes étapes, solitude à laquelle j'ai fini par prendre goût…
Ils m'offrent un pastis. Une pancarte orne d'ailleurs la chapelle du mot "bar", rappelant que la procession du mois d'août qui se tient dans cet ermitage polyvalent - il sert aussi d'abri et d'étable - est une fête joyeuse et redoutable pour le mal de tête.
Avant que ma lucidité ne soit affectée par cet accueil amical, je parviens tout de même à m'échapper et rejoins le bois de Galga Nera - une forêt singulière de buis et d'ifs noirs, cachés dans l'ombre du versant nord du Monte Olmelli -. Puis c'est San Mamilianu, autre chapelle solitaire. Pas de chasseurs cette fois, ni de coups à boire ; il me faut attendre le moulin de Penti, désormais reconverti en auberge.
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