Sainte-Lucie de Porto-Vecchio - Cavu - 08/2012 :
Voici sans doute le ravin le plus difficile à remonter du Haut-Cavu ! C'est un incroyable parcours combinant une remontée le long de la Figa Bona (Mela IGN) et du Carciara par un magnifique chemin patrimonial en passant par cette formidable brèche qui marque l'entrée de ce mystérieux domaine, la remontée du Velacu, long ruban sinueux entre roches et végétations, et, enfin, la faille abrupte qui descend de la brèche sous le "Tafonu di u Cumpuleddu" (le "Trou de la Bombe" des touristes de Bavella) qui demande certaines qualités d'escalade, en particulier pour franchir le bloc coincé qu'on a la surprise de découvrir vers l'arrivée...
Le Haut-Cavu est une région complètement délaissée par les guides, topo-guides, livres de montagne, etc... en ce qui concerne les parcours et les activités en montagne. La description de cette région méconnue a déjà été abordée dans les deux articles du Blog( (plus très à jour) qui lui ont été consacrés en décembre 2009 : La Haute Vallée du Cavu (1ère partie) et La Haute Vallée du Cavu (2ème partie) !
Pour se tenir constamment à jour sur ce secteur, il faut se référer au site Internet de l'association "A Punta Bunifazinca" qui détaille les travaux effectués et donne les sentiers de randonnée à jour dans la basse vallée en aval du pont de Marionu et les chemins restaurés en moyenne et haute vallées...
• Accès : Via Sainte-Lucie de Porto-Vecchio et la D168A qui mène à Tagliu Rossu. La route traversant le village se prolonge par une piste peu avant d'arriver au Parc-Aventure A Tyroliana : elle emmène jusqu'à la Maison Cantonnière ruinée (restaurée en 2013 - snack Trois-Piscines) à côté d'un réservoir vert DFCI avec un embranchement de deux pistes. En période estivale, les barrières sont fermées sur les deux pistes et il faut garer son véhicule ici (situation 2019) et continuer à pied.
Prendre sur la droite la piste menant au pont de Marionu et continuer ensuite sur la RG du Cavu. On arrive à un virage en épingle à droite montant vers Bocca di Sadica et Conca. Se garer dans ce virage pour les berlines (situation 2019 hors période estivale) ou bien, pour les 4x4, continuer vers l'W par une barrière vrillée, traverser un radier restauré début 2010 et s'arrêter au point IGN 284 (Lora), carrefour avec une piste à gauche menant au ruisseau de Sainte-Lucie et un parking pratique. La piste est encore carrossable sur 260m (éventuellement encore plus loin sur la piste de Mela/Lora) mais il est plus délicat de se garer (situation 2019).
Nota : L'état des pistes RD et RG de la Sainte-Lucie peut profondément être modifié d'une année sur l'autre et osciller d'un état carossable pour une berline à risqué pour un 4x4. De même, depuis 2012, la piste de la Sainte-Lucie est fermée en période estivale (du 15/07 au 15/09) avant la traversée du pont de Marionu empêchant ainsi d'utiliser la piste RG et d'accéder à la "barrière vrillée". Se renseigner donc sur l'état et l'ouverture des pistes à l'accueil du Parc-Aventure A Tyroliana avant de s'y hasarder et tenir compte de l'horaire supplémentaire éventuel lié à l'obligation éventuelle d'un parking plus en aval...
• Dénivelé : 1350m de dénivellation positive pour 300m de dénivellation négative à la montée, à inverser à la descente, sauf si on traverse vers Bocca di Bavella.
• Itinéraire : Continuer à pied la piste de droite, carrossable, qui s'arrête rapidement et fait place à l'ancienne piste détruite plus ou moins reprise par le maquis selon les saisons. Elle se poursuit par un sentier démaquisé fin 2017 sur l'ancienne piste qui remonte le long de la Figa Bona (Mela IGN) en terrain bien plat. On arrive ainsi à une aire de pique-nique de chasseurs, puis, en obliquant légèrement sur la gauche, on atteint le ruisseau de Peru (370m - 40mn depuis le parking 4x4/1h depuis la barrière vrillée).
C'est là qu'on quitte ce sentier, commun avec le Chemin de Paliri, en descendant le ruisseau de Peru sur une trentaine de mètres avant de retrouver sur la RD l'entrée du Chemin d'exploitation du Carciara (cairns). Le chemin, très large et bordé de soutènements imposants emmène sur 300m en légère descente à la Figa Bona (Mela IGN) que l'on traverse. On retrouve aisément la suite du chemin sur la RD que l'on suit sur environ 1km avant d'arriver au ruisseau de Pinu Neru (Pino Negro). Après la traversée de ce ruisseau, le chemin suit en hauteur la RD du Carciara avant d'accéder 400m plus loin à l'entrée de la brèche dans un cadre très sauvage (470m - 1h20 depuis le parking 4x4/1h40 depuis la barrière vrillée).
La traversée de la brèche s'effectue en RG en s'aidant des beaux restes du chemin de l'usine à bois locale que l'on va continuer à longer jusque fort en amont de la brèche. On trouve d'ailleurs des câbles et roues métalliques, vestiges du téléphérique utilisé pour emporter le bois (ou le charbon de bois) dans la vallée plus en aval. Le paysage est extraordinaire et la brèche montre des parois somptueuses qui enthousiasmeraient n'importe quel grimpeur...
La suite est plus facile et peu raide jusqu'à la confluence Frassiccia - Carciara (593m - 2h20), en évitant quelques obstacles par le maquis (à noter que le chemin d'exploitation se poursuit en amont de la brèche en RG et passe aussi à cette confluence. A fin 2018, il n'est pas restauré et reste difficile à trouver et à suivre).
La branche de droite du Carciara se remonte ensuite avec le même genre de difficultés, passe à la confluence Velacu/Carciara où il faut prendre la branche de gauche (pas le temps d'aller visiter les deux caseddi dans le V de la confluence) et se termine sous un sous-bois dense, avec pas mal d'obstacles végétaux dans le torrent, jusqu'au virage à droite marquant le début de la partie raide vers le Tafonu (710m - 4h).
A partir d'ici, le ravin est extrêmement raide et concentre les principales difficultés du parcours : contournement de la formidable cascade de 30m au départ du ravin par un large détour en RD, escalade d'un petit mur en 3c pour éviter les dalles noires presque verticales du ruisseau vers 790m, retour dans le lit par une traversée de D à G sur une vire malcommode, remontée plus facile mais épuisante jusque sous le Tafonu et, surprise, un bloc coincé infranchissable peu avant la fin. Ce bloc se franchit en fait en passant dessous et en grimpant entre le bloc et la paroi (corde recommandée : on n'est pas loin du 4 !). L'arrivée se fait, soit au petit col dans le prolongement du ravin, soit en prenant peu avant le couloir à droite qui aboutit entre la brèche rocheuse et le "Tafonu" au beau milieu des touristes qui essaient de l'atteindre (1320m - 6h à 6h30)...
• Retour : Deux possibilités, 1°) par le même chemin en 5h environ, en supposant quelques précautions de mémorisation à la montée et la corde pour les rappels, 2°) par le sentier du Tafonu di u Cumpuleddu vers Bocca di Bavedda en 1h30 avec la foule des touristes en été.
• Intérêt : ce ravin n'est pas loin d'être aussi spectaculaire, beau et difficile que les deux perles de Bavella, Pulischellu et Purcaraccia, mais, là, vous n'avez aucun risque d'y rencontrer quelqu'un, sauf à son extrémité ! L'itinéraire combine sente étroite et maquisée, remontée d'un enchaînement de ravins peu raides et variés, traversée de la sublime Strette della Carcia (attention aux torticolis !) et plusieurs courts passages d'escalade intéressants dans la partie finale qui se déroule dans un décor abrupt entre les parois verticales de la Punta Cumpuleddu et de Calanca Murata. Ne pas oublier la corde et éviter les journées à la météo incertaine car la pluie dans le trou à rat final ne doit pas être un divertissement ! Evidemment, compte tenu de la longueur et du dénivelé de la course, ainsi que de l'accumulation des obstacles à franchir, il vaut mieux être en bonne forme physique et entraîné...
Bref, le must du Haut-Cavu en matière de ravinisme ! A noter que les gens du coin qui connaissent la montagne locale (rare !) appellent tous ce ravin Aragali (Aracale) sans vraiment le différencier du ravin confluent de Frassiccia...
Consultez les cartes ci-contre pour tous les détails sur le parcours en aller-retour ou avec retour par Bavella : la carte à gauche est le parcours tel qu'il fallait le faire jusqu'en 2017, la carte à droite est celle à jour avec le chemin menant à la brèche.
Pour ceux qui sont intéressés par plus de détails encore, lire le compte-rendu d'un parcours de cet itinéraire sur cet article du Blog.
Deux nouvelles importantes pour le Haut-Cavu en cette fin d'année 2017 :
On peut donc dorénavant aller visiter la brèche par un chemin de bout en bout sans avoir à remonter dans le ravin...
Merci aux adhérents de l'association "A Punta Bunifazinca" dont le travail acharné en 2017 a permis ces avancées en parallèle de la restauration du "Chemin de la Montagne aux Plages" (ou "Chemin du Castedducciu") du pont de Figa à Bocca di Castedducciu en RG du Finicione !!
Pour l'accès en 2017 au canyon de Lora, à la brèche du Carciara, aux ravins de Velacu et Frassiccia et au sentier de Paliri :
- pour les berlines, l'accès ci-dessus (virage Bocca di Sadica et barrière vrillée) est toujours valable malgré un fort ravinement hivernal
- pour les 4x4, on peut prolonger au-delà de la barrière avec la piste "arrangée" en 2016, mais il est difficile de dire jusqu'où l'on peut aller ponctuellement car la situation est TRES fluctuante à cause des ravinements de cet hiver.
La piste le long du ruisseau de Mela (localement Figa Bona) qui était réduite à une sente étroite au milieu du maquis qui l'avait reprise a été "arrangée" par une équipe de chasseurs au cours de l'été 2016 !
Elle a été reprise à la "pelle" et est redevenue une piste carrossable pour les 4x4 jusqu'au 2ème embranchement avec les pistes secondaires (maquisées) vers 340m d'altitude.
Bien commode pour faciliter l'accès aux randonnées du coin (GR20 et Paliri, brèche du Carciara, ravins de Frassiccia et Velacu, ...), même si cela a été fait en mode bricolage et n'a pas été très respectueux de l'environnement... Il faut dire que les propriétaires (communes et CTC) et le gestionnaire (ONF) n'ont pas été très actifs dans ce secteur et n'ont rien fait pour la restauration et/ou l'entretien des pistes et sentiers locaux, c'est le moins que l'on puisse dire !