Le littoral décrit dans cette partie de la Corse est de loin celui qui est le moins spectaculaire : complètement différent des trois parties précédentes, il est pour l'essentiel, sauf dans la région restée rocheuse entre Porto-Vecchio et Solenzara (Sulinzara), constitué d'une succession de longues plages de sable dont la rectitude est seulement brisée par les vastes étangs lagunaires peu profonds qui les bordent ou les embouchures des torrents fluviaux qui s'y jettent dans la mer. De la sorte, la végétation et la faune y ont des originalités particulières par rapport aux autres littoraux : herbier et ajoncs des marais, anguilles, huîtres et moules, variété ornithologique incroyable, ...
C'est aussi malheureusement, à mon avis, la partie littorale la plus enlaidie par les choix architecturaux des années 60, les constructions à moindre coût, le vieillissement des infrastructures, les ruines issues de nombreux attentats contre les bâtiments ! Les côtes et plages elle-même sont souvent préservées par le fait qu'aucune route ne les longe et que leurs accès sont centralisés sur quelques points, mais les villages, les villages de vacances, les nouvelles constructions en général sont marqués par le mauvais goût et l'absence de recherche de la qualité : ces régions, inhabitées auparavant pour cause de moustiques, ne bénéficient pas comme ailleurs des constructions traditionnelles qui font la beauté de l'île partout en montagne. Tout cela, associé à une gestion hospitalière bon enfant, mais emprunte d'un amateurisme familial parfois amusant mais le plus souvent désolant, fait que l'on n'a pas à chercher très loin les causes de la sous-fréquentation touristique insulaire.
Partout ailleurs qu'en Corse, ces suites de plages seraient bordées de barres de béton en "front de mer". Mais ici, ce n'est ni la Côte d'Azur, ni la Costa Brava, et vous trouverez de longs kilomètres de sable sans personne en plein mois d'août !