Bavella - Pont du Renaju - 07/2008 :
Encore un "giru" de l'Omu di Bavedda !
Un moyen agréable (quand le maquis n'est pas trop de la partie !) de visiter ce magnifique petit massif méconnu des Ferriate avec ses multiples couloirs, ravins et aiguilles...
Les "épreuves" du Giru des Ferriate
Il nous a fallu 3 assauts, étalés sur 2 années, marqués par 2 orages diluviens et tempêtueux, avant de réussir la boucle complète. Un orage sur les crêtes entre les 2 cols (Bocca di I Cunduttori et Bocca Piana) est quelque chose de magique à voir et à entendre, mais n'incite pas à rester sur place tant les arêtes rocheuses sur lesquelles on se trouve attirent la foudre. Le premier essai nous avait permis d'aller jusqu'à Bocca di I Cunduttori, où nous avons été pris par l'orage et avons eu droit à une descente dégoulinante sous les chênes-verts qui nous montra l'inadaptation de la pélerine au maquis corse, aussi bien à la descente qu'à la montée. Pour le deuxième essai, l'orage nous prit sur les arêtes entre les deux cols (exactement sur la fissure horizontale) et nous avons donc battu le record de la descente de cette crête pour nous retrouver dans le couloir de Bocca Piana : là, la pluie était tellement diluvienne que nous avons cherché un abri, trouvé sous un vague surplomb, où nous sommes restés une bonne heure. Pour ne pas prendre de risques, plutôt que de continuer sur une partie que nous ne connaissions pas (la suite de la boucle), nous avons préféré rentrer par le chemin de l'aller où nous étions sûrs de ne pas nous perdre : en effet, la pluie redoublait et mon fils avait été un peu choqué par les manifestations de l'orage. Et, à nouveau, la crête avec la fissure horizontale, la descente des dalles, la remontée du ravin érodée, la descente sous les chênes-verts dégoulinants (on n'a même pas mis la pélerine cette fois) et le retour au parking sans un poil de sec et sous la pluie jusqu'au bout. Le troisième essai fut le bon : il faut dire que nous étions dans notre jardin dans les deux premiers tiers où nous ne risquions pas pas de nous perdre. Dans le dernier tiers, nous fûmes tout de même surpris par l'âpre résistance du maquis à la progression avec l'énervement et l'épuisement qui s'ensuivaient : le fiston a eu du mal à garder ses nerfs dans cette partie à recommander pour éprouver son calme et sa sérénité dans le maquis insulaire (Cf. Progression en maquis corse).
Impression confirmée par mon retour sur cet itinéraire en juillet 2008 où la résistance du maquis fut encore plus forte : couloir de Bocca Piana complètement envahi et contourné par des rochers en RG, crête suivante bien maquisée et invraisemblable enchevêtrement dans la descente en versant E qui m'a obligé à chercher une brèche avant celle trouvée en 1993 (2ème brèche après la pointe 1029 : la 1ère est infranchissable sans escalade et la 3ème est celle de 1993).
• Accès : Via Solenzara et la D268 qui monte au col. Après les deux ponts du Purcaraccia et du Pulischellu, se garer au troisième pont plus loin sur le Renaju (petit parking à gauche après l'avoir traversé).
• Dénivelé : 600m environ (de 510 à 985m) avec de nombreuses montées-descentes.
• Itinéraire : Prendre à gauche la piste, barrée d'une chaîne, allant vers l'ENE, franchir le ruisseau du San Petru et s'arrêter au deuxième virage à droite en épingle qui suit. Dans ce virage démarre une sente (merci, Ghjuvan-Paulu Quilici) vers le NE que l'on suit en passant 3 zones rocheuses et un socle rocheux. Descendre dans un ravin très érodé, puis remonter de l'autre côté et, avec quelques traces, rejoindre et longer une barre rocheuse et se diriger vers deux aiguilles en passant au pied de la plus fine (abri sous surplomb : bergers ? charbonniers ?). Monter le sombre couloir encombré de chênes-verts (ravin NW des Ferriate) jusqu'à Bocca di I Cunduttori (975m - 2h). Descendre le grand ravin érodé de l'autre versant sur 100m et remonter une dalle dièdre perpendiculaire en versant RD jusqu'à une fissure horizontale permettant de traverser à gauche jusqu'à la crête puis redescendre de l'autre côté par des petits couloirs rocheux. Contourner une arête secondaire pour prendre le couloir suivant qui monte à Bocca Piana (980m - 3h). Suivre la crête vers le SW et se diriger vers la pointe IGN 1029m.
De là, deux options :
- Celle du topo de Quilici qui consiste à descendre sur 100m un couloir versant W de la pointe à partir de son sommet Sud, puis à infléchir vers le SW en faisant une traversée descendante, puis horizontalement jusqu'au sentier descendant de Foce Finosella (850m - 4h à 4h30).Variante que je n'ai jamais trouvée, mais pas vraiment cherchée non plus...
- La nôtre, qui consiste à rester versant E après la pointe en longeant les parois au plus près, puis à trouver un petit col rocheux (en fait, il y a plusieurs brèches consécutives franchissables, la dernière étant la plus aisée mais avec un parcours en maquis plus long) plus loin permettant de traverser aisément en versant W en retrouvant le sentier de Foce Finosella de la même manière (850m - 4h à 4h30). On aurait pu aussi rester en versant E jusqu'au bout et rejoindre par ce versant Foce Finosella, mais bonjour le maquis...
• Retour : Par le chemin descendant de Foce Finosella vers l'Ouest, puis la piste DFCI qu'il rejoint et qui ramène sur la droite en 3km au départ.
• Descente : Du chemin de Foce Finosella (850m) au pont du Renaju en 1h environ (soit 5h à 5h30 en tout).
• Intérêt : Fantastique petit tour dans ce massif méconnu des Ferriate. Dans cette boucle, on accumule différentes difficultés : la remontée du grand couloir NW des Ferriate déjà décrite dans l'article sur le maquis, la descente du "ravin érodé", incroyable amoncellement d'éboulis de toutes tailles, la superbe escalade des dalles pour sortir de ce ravin et passer dans le suivant à l'Ouest, la remontée à Bocca Piana où le maquis change de genre et la bataille constante contre une végétation peu flexible jusqu'au versant W. Attention aux orages sur les crêtes !
Consultez la carte ci-contre pour l'itinéraire complet avec les variantes personnelles utilisées en traversant plus loin en versant Est sur Finosella par des brèches sur la crête de Finosella (en rouge pâle, l'itinéraire du topo que je n'ai pas réalisé).
Les visiteurs non identifiés n'ont pas accès à certaines fonctions des commentaires (insertion vidéos, wikipedia, textes privés, ...).
Cliquer sur l'icône à gauche pour le Mode d'Emploi des commentaires.