Encore une étape plutôt contemplative avec la traversée des hameaux de Luri tranquilles et déserts !
Mais avant Luri, le col de Pinzu a Vergine se montre un carrefour plus dynamique et stratégique et Spergane permet d'y rencontrer des gens plutôt accueillants et étonnants...
Mercredi : Canari-Luri
Le sentier s'élève d'abord sans se presser : sa trace belvédère vient dominer paresseusement la conque de Barrettali, désormais noyée sous une épaisse végétation. Les pentes restent toutefois ridées par une infinité de lignes figurant les anciennes terrasses qui délimitaient autrefois les jardins et les cultures.
Au col de la Serra, de maigres arbustes ont remplacé les arbres ; après deux jours de rivages, la montagne s'est à nouveau installée… Les nuages tournent autour de l'Alticcione et compliquent l'escalade d'un sommet que je dois viser à la boussole. Puis, avec l'aide inespérée du vent, tout s'éclaire en un clin d'œil…
Sur l'autre versant, le col de Pinzu a Vergine est un point de passage incontournable. Plusieurs chemins y confluent, confirmant une vocation stratégique reconnue très tôt dans l'histoire. Cette dépression abrite même un menhir couché par terre et un rocher pointu qui ont donné naissance à une légende immémoriale de paysanne pétrifiée pour quelque obscur pêché…
Un sentier heureux me guide ensuite jusqu'à Fienu, Liccetu et enfin Piana, des hameaux de Luri qui se découvrent dans un silence de cathédrale. Je finis par m'inquiéter, soupçonnant une alerte qui aurait poussé les habitants à quitter leurs maisons en attendant la fin d'un bombardement de l'OTAN. Heureusement, un bruit de bagnole finit par me signaler une présence humaine inespérée…
Me voici à Spergane. Au pied d'une vieille tour seigneuriale, des chambres d'hôtes ont été aménagées dans un décor de carte postale où il fait bon s'arrêter. Les lieux sont tenus par Marie-Thérèse et Alain, qui ont gardé de leur ancien métier d'éducateurs sociaux l'art de la relation. Pour expliquer sa mine joviale, Alain me livre au moment du repas son autre secret, qu'il tient de Winston Churchill, et qui contrarie mon obstination à gambader bêtement sur les reliefs de son île : "- Un bon cigare de temps en temps et surtout…, jamais de sport " !
À Spergane, je fais la connaissance de Robert. Il m'explique son rêve secret, celui de faire démarrer le GR20 à Ersa, à la dernière extrémité du Cap et de la Corse. Je lui fais part de mes doutes sur la capacité de cette région de mer à incarner la porte d'entrée des montagnes de l'île… Mais il n'écoute pas ces propos défaitistes et me parle de ce long fil de crête courant du Monte Maggiore au Pigno et qui vaut bien selon lui les arêtes alpines du Cinto…
Je le contrarie en lui expliquant que le Cap Corse se prête plutôt à la promenade contemplative, d'édifices séculaires en marines coquettes. Mais il n'a guère d'affection pour ces tours de guet inutiles et pour ces moulins démembrés aux ailes envolées ; ni pour ces ports où l'on se prétend pêcheur au long cours, malgré des rafiots qui couleraient sans doute après deux heures de mer dans l'Atlantique…
combien de temps pour cette randonnée , nous sommes des randonneurs niveau moyen.
Je vous remercie.
Cordialement,
Marie-Thé Crescioni
Difficile à dire pour moi qui n'ai pas réalisé cette randonnée ! C'est Charles Pujos qui l'a publiée sur ce blog...
En examinant la carte : environ 14km, 600m de montée et 800m de descente... Soit 4 à 5h de marche (effective) à vue de nez, pour randonneurs pas très rapides !