Punta Velacu - Punta di Ferru - 06/2011 :
La célèbre crête des Terrasses, sans doute une découverte de Michel Fabrikant qui en a popularisé son parcours dans ses topos sur Bavella !
C'est le parcours de la longue crête rocheuse entre Bocca di Velacu et Bocca di Fumicosa, avec un long itinéraire labyrinthique pour rallier les deux cols en aller-retour. Le clou de cette course est bien sûr le franchissement du "tunnel" qui épouvante les plus claustrophobes et ne réussit pas aux forts embonpoints...
Le "tunnel" des Terrasses
Un excellent ami m'avait attiré dans l'île de Madère en août 2003 pour y passer un séjour montagneux : excellent connaisseur de la Corse lui aussi, nous n'avons pas manqué de comparer les mérites respectifs des deux îles. Bien sûr, pour moi, la Corse ne souffrait aucune comparaison, puisqu'il y a TOUT en Corse ! Pour infirmer mes dires, il m'avait sommé de lui trouver en Corse ce qui fait l'originalité de Madère : les levadas et les tunnels, qui finalement permettent de faire de la randonnée en montagne complètement à plat (que j'ai immédiatement baptisée randonnée 3ème âge). Je n'ai pu lui montrer la levada de Bastelica que je connaissais depuis longtemps, mais, par contre, un mois plus tard où nous étions ensemble à Bavella, je lui fis parcourir le "tunnel" des Terrasses : c'est sûr qu'il a regretté ceux de Madère, vu le teint cireux caractéristique qui a marqué son visage lorsqu'il a découvert l'entrée de cette curiosité qu'il allait lui falloir traverser !
• Accès : Col de Bavella. Se garer au col même.
• Dénivelé : 300m environ (de 1218 à 1483m) avec les nombreuses descentes.
• Itinéraire : Du col de Bavella, prendre le sentier-piste en face de la Vierge (variantes possibles - voir carte) qui retrouve les marques rouges du sentier allant vers U Tafonu di u Cumpuleddu (Trou de la Bombe, si mal nommé). Après Bocca di Velacu (1270m - 1h), peu avant d'arriver en vue du trou, au moment de se rapprocher des parois, on trouve une sente à droite montant vers le SW et rejoignant un couloir d'herbes et de rocailles montant à la brèche de Velacu (1400m - 1h15) : belle vue sur le ravin de Frassicia, Punta di Ferru et Bocca di Fumicosa en face). De là monter en 15mn environ au sommet de Punta Velacu, en partant sur la droite et en rejoignant la crête (par une petite escalade vers la gauche) que l'on suit jusqu'au bout (1483m - 1h30). Du sommet, descendre un couloir vers le SW en restant sur la droite (herbeux mais sans ressaut, contrairement à la variante de gauche) : on est en face de dalles rocheuses basses qu'il faut franchir en tirant vers le fil de la crête et en restant toujours à gauche. Succession de petits couloirs à descendre et remonter, sentes discontinues, cairns (débilement placés ces dernières années : il y en a partout et dans toutes les directions, donc ne pas s'y fier). A un moment, un couloir herbeux en descente amène sur la gauche, en évitant une barre rocheuse, à une vire rocheuse étroite avec un frêne au bout : un tunnel de 20m se faufile dans la crête pour la traverser (reptation). Descendre versant SW, puis remonter sur la gauche à Bocca Manzaghja. De là, une marche à flanc (variantes possibles entre les parois vers le versant W) en versant E amène à Bocca di Fumicosa (col des Fumées : environ 1325m - 1h30 à 2h depuis Punta Velacu - 3h à 3h30 en tout).
• Retour : De Bocca di Fumicosa, on peut reprendre strictement le chemin de l'aller, à condition d'avoir bien mémorisé la localisation du tunnel spéléo (même horaire). On peut aussi revenir à Bocca Manzaghja, traverser et descendre directement le versant Ouest par un couloir plutôt vers l'WNW qui s'achève par une petite barre rocheuse que l'on contourne aisément par la gauche. On arrive au ruisseau du Velacu que l'on remonte vers le Nord jusqu'à sa source (Bocca di Velacu) et, en continuant un peu plus loin, on retrouve le chemin de l'aller (sentier d'U Cumpuleddu).
Il semble aussi (non testé personnellement) que beaucoup de randonneurs ne pouvant retrouver le tunnel dans ce sens reviennent par le versant W après Bocca Manzaghja, sans redescendre dans le ruisseau de Velacu, en suivant une ligne de cairns qui rejoint la ligne principale sur la crête plus loin...
• Descente : 2h environ - Aucun obstacle non contournable. Sens de l'orientation nécessaire : aucun sentier, peu de traces, lignes de cairns confuses.
• Intérêt : J'ai longtemps hésité à mettre cette course, qui se déroule en moyenne à plat sur une crête, dans la rubrique ravinisme, mais elle en a toutes les caractéristiques ! C'est un condensé simple et court de tout ce que l'on peut trouver en randonnée hors sentier : montée/descente de petits couloirs, hors piste complet, végétations diverses, rocs de toutes formes sur la crête (rappelant les statues de l'île de Pâques), orientation, éboulis, barres à descendre ou contourner (corde utile, mais pas indispensable). Manquent juste l'escalade et la natation (escalade possible si on utilise des variantes). Tout cela sur un parcours relativement court et avec peu de dénivellation, des vues remarquables (Campanile de Santa Lucia, Punta di Ferru, ravin grandiose de Frassiccia, ...). Ne pas s'énerver dans l'épreuve d'orientation sur la crête ou dans la descente du retour : ça passe toujours ! Excellente initiation en vue de parcours plus ambitieux : le tunnel est une curiosité majeure de ce parcours.
Consultez la carte ci-contre pour plus de détails sur cet itinéraire de la crête des Terrasses, et les perspectives d'autres randonnées sauvages dans le secteur (Giru d'A Punta di Ferru, par exemple).
C'est le but de ce site Internet !
Donner des idées d'itinéraires hors sentiers ou sortant de l'ordinaire avec suffisamment d'infos pour les réaliser...
J'ai fait la rando aujourd'hui, merci pour l'idée et les précieuses indications qui m'ont permis de trouver le tunnel! :)
Merci, rigaux, d'avoir confirmé mon commentaire précédent en indiquant qu'il est presque obligatoire de trouver ce tunnel. Le seul problème est que l'entrée est VRAIMENT petite et cachée au bout de la vire, donc difficile à voir. C'est plutôt la vire qui doit servir de repère : une belle vire horizontale en RD d'un ressaut, cela se remarque bien !
J'en suis maintenant à une dizaine de parcours de cette crête des Terrasses et de sa suite Samulaghja - Quercitella : je peux confirmer que le couloir où niche le tunnel est quasiment obligatoire à prendre, sauf à s'adonner à de l'escalade au-dessus de Bocca Manzaghja. L'arrivée du tunnel est juste au-dessus de ce col auquel on accède par une couloir d'herbes et de rochers d'une cinquantaine de mètres de dénivelé.
Encore une illustration de la difficulté de décrire précisément des parcours en montagne !
Et pourtant, je ne mollis pas sur la quantité d'informations produites...
La première fois que je suis allé faire cette crête des Terrasses (en solo), je n'avais que le Fabrikant 1982 comme topo de l'itinéraire. Miraculeusement, mais c'est effectivement un hasard, je n'ai connu AUCUN problème sur ce parcours et j'ai trouvé le tunnel les doigts dans le nez !! Deux ans après, j'y suis retourné avec ma femme et mes enfants et j'ai mis un temps fou à démarrer les terrasses dans le dédale de couloirs sous Punta Velacu alors que j'avais déjà fait le parcours.
Comment être plus précis dans la localisation du tunnel ? Ce n'est certainement pas les coordonnées GPS qui vont aider à le trouver et un point sur la carte n'aidera guère plus, tant le tunnel est caché dans un couloir où il ne se découvre que si l'on sait qu'il est là... Que dire de plus ? Le meilleur moyen de le retrouver est de savoir que sa traversée de 20/30m amène exactement au-dessus de Bocca Manzaghja et qu'on le trouve en suivant naturellement la ligne de faiblesse de la crête en versant Est où l'on est amené à descendre un couloir raide et étroit en pleine pente jusqu'à un ressaut vertical de 10m nécessitant un rappel : là, on doit se dire qu'on a raté le tunnel qui se trouve simplement sur la vire en RD du couloir juste au-dessus du ressaut avec l'entrée du tunnel à LA FIN DE LA VIRE. Le couloir lui-même est quasiment obligatoire puisque si l'on cherche à rester sur la crête on rentre dans le domaine de l'escalade et qu'il est naturel de rester sur la ligne de faiblesse qui oblige à virer à 90° à gauche et à prendre ce couloir bien raide...
Il est tout à fait possible que, dans les années 80 de mon premier parcours, les cairns aient été moins anarchiques et sans variantes, ce qui m'a permis de tomber plus facilement dessus !! Encore un exemple de la stupidité de cette prolifération de lignes de cairns dont la plupart sont, soit sans intérêt, soit des erreurs complètes de parcours non détruites par leurs créateurs malheureux à leur retour...
J'ai emmené hier des amis sur la crête des terrasses et bien que nous ayons farfouillé tous les couloirs herbeux à gauche et à droite, foin de tunnel.
Quant aux cairns, ils sont effectivement anarchiques.
De retour et aprés consultation du FABRIKANT, pas plus d'explication sur sa situation exacte sur le parcours.
Ne serait-il pas possible de l'indiquer sur l'extrait IGN repris sur votre description?
Merci.