Dans cette région d'U Spidali (Ospedale), voici une superbe petite randonnée teintée d'escalade, la Punta di u Diamante, où vous ne trouverez pas grand monde, contrairement à celle de la cascade de Piscia di Ghjallu (Ghjalgu ?), sempiternellement décrite dans tous les guides : pour cette dernière d'ailleurs, nul besoin de description, car il suffit de suivre la foule des marcheurs depuis le nouveau départ de cette balade, déplacé en 2010 au point 926 de la D368 (juste en dessous de la face Sud de la Punta di u Diamante), au niveau du circuit de quad...
La punta di u Diamante vous emmène au contraire dans une zone déserte, compliquée, avec une végétation dont les branches dures d'arbustes constituent vite des obstacles redoutables si vous n'êtes pas sur les traces cairnées menant en bas de la paroi, et l'accès final au sommet demande quelques qualités de grimpeur (corde utile pour non initiés et/ou la descente).
La région : Bavella/U Spidali
C'est essentiellement Bavedda qui va être décrit dans cette partie pour la bonne et simple raison que je connais encore peu la région d'U Spidali (Ospedale), aussi bien pour l'escalade que pour la randonnée : pour le moment, deux randonnées sont décrites dans cette région (Punta di Quercitella, Punta di u Diamante) et je laisserai donc le soin aux visiteurs de trouver par eux-mêmes comment aller jeter un coup d'oeil à la Piscia di Ghjallu, célèbre cascade et randonnée de l'Ospedale, dont le départ a été déplacé en 2010 plus loin sur la route D368 vers le col d'Illarata au point IGN 926 (en tout cas, ils ne risquent pas de se tromper de parking en été !). Bavella, c'est bien entendu le célèbre massif des aiguilles, mais ne pas oublier la région de l'Alta Rocca qui lui est rattachée et qui, en ce qui concerne la randonnée, offre aussi des perspectives très intéressantes autour de ses gros bourgs, Levie, Quenza et Zonza. Bien sûr, Bavedda en reste le joyau malgré son altitude notablement plus basse que dans les montagnes du Centre et du Nord de l'île : ses aiguilles au granit orangé découpées en formes fantastiques, ses paysages lumineux mêlant le vert des forêts de laricios, le rose des porphyres et le bleu de la mer proche et du ciel et la sauvagerie de ses sites dès que l'on sort des routes, ne peuvent laisser les visiteurs indifférents. L'eau n'y est pas absente, sauf sous forme de lacs que l'on ne trouve pas dans le massif, car elle est abondante et parfois meurtrière à travers ses grands torrents qui pourfendent le massif en y découpant les plus grands et plus sublimes ravins de la Corse : uolischellu, Purcaraccia, Fiumiceddi, Frassicia, Ferriate, Ghjallicu, Vacca, ... La randonnée peut y être pratiquée sous toutes ses formes, depuis la forme traditionnelle sur sentier, sans autre effort à faire qu'à ouvrir les yeux pour découvrir les merveilles locales, jusqu'à la forme corse la plus achevée, n'ayant plus qu'un lointain rapport avec la randonnée pédestre et nécessitant des capacités d'orientation, d'escalade et même de natation pour pouvoir progresser à allure décente.
Les parcours de randonnée présentés dans le cadre de cette région permettent une visite quasi-complète de toutes les crêtes sommitales de Bavedda : ne pas se méprendre, il y a bien autre chose à faire dans ce massif entre 350 et 1899m et pas seulement des crêtes (Cf. Catégorie Ravinisme Bavedda, par exemple) !!
Punta di u Diamante (07/2010) :
• Accès : Deux possibilités de départ : 1°) depuis Bocca d'Illarata (991m), une trace cairnée part vers le SW et se dirige vers la face N de la pointe 2°) depuis le parking IGN 941 sur la D368 (1400m au S du col d'Illarata), une trace cairnée monte plein N au départ avant de s'incurver vers le NW en contournant la pointe. Les deux traces se rejoignent à une grande dalle inclinée montant vers le NW.
• Dénivelé : 300m environ.
• Itinéraire : Gravir la dalle inclinée vers le NW en continuant à suivre les cairns et, à son sommet, pénétrer dans une zone boisée. Une sente tracée dans ce sous-bois amène à une sorte de plateau rocheux au pied de la face N. On peut voir de là deux couloirs partant l'un à gauche et l'autre à droite en contournant la partie rocheuse centrale de la face. Prendre le couloir de gauche qui se termine à une fenêtre rocheuse remarquable à son extrémité. Après avoir passé une zone boisée, quitter ce couloir pour prendre à droite un petit couloir oblique passant près d'un chêne et le gravir (le couloir !) par le fond. Le cheminement se fait au mieux par des dalles et des vires en zigzag, franchit un ressaut de 2m dans lequel 3 tiges de ferraille servent de prises et arrive sous le dôme sommital. A gauche, une dalle raide et licheneuse ne vous donne guère envie d'y aller (malgré une superbe fissure sur son bord droit) et il ne vous reste plus qu'à emprunter la vire vers la D qui semble contourner le sommet et son arête N. Le passage final d'une dizaine dem peut se franchir de diverses manières mais demande un pas d'escalade d'au moins II sup (2 pitons + cordelette au sommet pour la descente) et la corde y est utile pour assurer les non-initiés à la montée et encore plus à la descente !. Panoramique remarquable au sommet...
Le parcours total (sommet inclus) doit se faire en 1h/1h15.
• Retour : Par le même chemin en 1h environ avec quelques précautions pour la descente (corde utile).
• Intérêt : Encore une randonnée à la limite de l'escalade, mais accessible à de simples randonneurs, comme on peut en trouver beaucoup en Corse (Trou et sommet du Capu Tafunatu, trou et sommet de la Tafunata di Paliri, voies de la Paglia Orba, Punta Malanda à Bavedda, Punta Innominata à Bonifatu, ...). Le rocher est lisse mais d'une excellente adhérence et la voie a été désormais quelque peu équipée (tiges métalliques, pitons/cordelettes).
En ce qui concerne la partie de l'itinéraire de montée de la pointe, lorsque j'y suis allé, je n'avais que la description Fabrikant (de 1982 !) et je n'ai absolument pas reconnu sa description à la montée (en particulier, la fin avec "appuyer ensuite à G") ! Du coup, j'en ai lu deux autres au retour, dans lesquelles je ne me suis pas retrouvé non plus : Montagnes de Corse (J.P. Quilici) indique un passage "sous un bloc en forme d'auvent" que je n'ai pas vu (ou bien, je suis passé DESSUS !) et le Guide IGN Corse-du-Sud (C. Pujos) éludait la fin du parcours. Toujours, donc, les mêmes difficultés pour un auteur cherchant à décrire une voie (surtout en escalade) dans un topo, car les précisions que l'on croit donner ne sont pas toujours interprétées de la même manière par les lecteurs : cela me rappelle les nombreux errements que nous eûmes à subir dans nos lointaines campagnes d'alpinisme dans les Alpes et les Pyrénées en cherchant à suivre les topos des voies d'escalade que nous répétions...
Que cela ne vous empêche pas d'aller visiter cette pointe en concluant bien qu'elle se fait "à vue" et "au plus facile" et il serait étonnant que vous n'y arriviez pas ! Tout ce parcours permet de meubler une demi-journée, loin des foules de la Piscia di Ghjallu, dans un coin peu fréquenté et sauvage, avec un superbe belvédère pour terminer et un petit arrière-goût d'adrénaline à la montée et encore plus à la descente.
Consultez la carte ci-contre pour plus de détails sur ce secteur de l'Ospedale avec les deux approches depuis la D368.
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