Gorges du Tavignanu
Cortenais - 08/1993 :
Une balade aquatique potentiellement très longue le long d'un des grands fleuves corses, au fond d'une vallée non desservie par la route...
Activités nature en Corse
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Un réseau hydrographique varié en territoire montagneux raide et sauvage, une eau abondante sauf l'été (et encore), un climat exceptionnel, une roche majoritairement granitique d'une dureté et d'une beauté incomparables, des canyons situés souvent à basse altitude et les joies des approches en maquis, font de la Corse l'un des paradis du canyoning dans le monde : je le sais bien, je n'en fais qu'en cet endroit ! C'est d'ailleurs le titre d'un des topos de canyonisme indiqués dans la partie droite de cette page. Avec 73 canyons (chiffre loin d'être exhaustif : le topo Corse Canyons parle de 142 descentes !) répertoriés sur le site www.descente-canyon.com, la Corse est située au 4ème rang des régions recensées sur ce site et permet la pratique en toutes saisons plus facilement qu'ailleurs : pas besoin d'emporter piolets/crampons et de faire de la cascade de glace comme certains acharnés sur le continent. En outre, il est clair que le potentiel de nouveaux canyons à découvrir et à ouvrir est encore incroyablement important en Corse et que ce terrain est propice à toutes les aventures pour les spécialistes !!
Cette page peut être illustrée par un chant corse en accompagnement que vous devrez démarrer vous même via le lecteur JW Player en haut du bandeau de droite et contrôler en cliquant sur les boutons de contrôle correspondant :
Cet article sur le canyoning en Corse ne saurait commencer sans un préambule concernant la sécurité en canyoning et un avertissement concernant ma pratique personnelle, contre-exemple complet de ce qu'il faut faire dans ce domaine et non recommandable selon les standards de l'activité. Ainsi, vous verrez dans mes descriptions et sur les photos des comportements à ne pas reproduire, tels le non-port du casque, l'activité en solo, l'utilisation de matériel de montagne (cordes, baudriers, sacs), le rappel en technique montagne, etc...
Il faut bien comprendre que cette activité est à risques, que l'hélicoptère n'est pas toujours là en Corse et qu'un minimum de formation ou d'expérience est nécessaire pour pratiquer sans accompagnement expérimenté ou encadrement. En particulier, il est utile de rappeler les quelques conseils de base :
Pour être au point sur technique et sécurité : (re)lire avec utilité le manuel de la FFME indiqué à droite de cette page, se faire accompagner par des encadrants expérimentés lors de ses premières sorties ou participer à des stages de formation.
Enfin, ne pas oublier la partie relative à la préservation de l'environnement et les égards obligatoires envers les propriétaires riverains ou autres utilisateurs du torrent que vous parcourez.
Il m'est difficile de comparer les canyons corses avec ceux d'autres régions continentales, compte tenu de ma pratique exclusive en Corse, mais on peut essayer de résumer ce qui caractérise les canyons locaux et vous comparerez par vous-même :
Au début des années 1990, le canyoning était inconnu en Corse sauf pour quelques initiés explorateurs et ouvreurs. A ma connaissance, à l'époque, les canyons descendus devaient se compter sur les doigts d'une main, les ouvreurs gardaient pour eux leurs découvertes et il n'y avait strictement aucun topo. Débarqué en 1983 dans l'île, pratiquant surtout randonnée, ravinisme et escalade, je ne connaissais même pas le terme canyoning quand je fus invité par des amis (continentaux) à partager une découverte qu'ils avaient faite à côté de Bocognanu quelques années avant : la descente ludique d'une gorge étroite, la Richiusa, terminant le torrent descendant du Migliarellu, la Cardiccia. Cette descente s'est effectuée au mois d'août par forte chaleur, au sein d'un groupe de 5 personnes (dont 3 enfants), sans corde, en tee-shirt et en 1 h 30. Environ une trentaine de jeunes firent la descente ce même jour avec le même dénuement matériel et personne ne parlait de canyoning !
Une autre auto-initiation en 1992, lorsque, en cherchant à explorer une gorge montant aux Ferriate à Bavella, je découvris l'entrée du canyon de la Vacca avec mon fils et que nous l'avons exploré, à pied sec en aller-retour, jusqu'au rappel de 15m avant les biefs finaux.
Ce ne fut qu'avec la parution du Guide IGN de 1995, qui abordait toutes les activités sportives de la montagne corse, que je découvris le terme canyoning, son application à la Corse et des informations sur une trentaine de canyons corses déjà ouverts: c'est ainsi que je démarrais une campagne de quelques années, avec femme et enfants, consistant à faire en famille l'ensemble des canyons du Guide IGN et, qu'à l'exception de Piscia di Gallu, nous y parvinmes sans galère spéciale (fracture de la cheville en 1997). Les premières années furent celles de l'apprentissage sur le tas : descente en petit groupe (2 à 5 personnes), en tee-shirt, avec exclusivement du matériel de montagne (pitons et marteaux inclus) et sacs de montagne usagés et troués en guise de portage ! A l'époque, pas question de casque, que nous n'emportions d'ailleurs même pas en escalade sur les rochers de l'île.
Au fil des ans, la lecture de quelques livres de canyoning aidant, nous avons tout de même fait l'investissement de combinaisons shorty, de sacs et de bidons étanches mais nous sommes restés résolument au matériel de montagne, ne voulant décidément pas emporter en vacances double équipement ! Aujourd'hui, toujours résolu à me passer d'encadrement professionnel et à éviter les troupeaux emmenés par les Moniteurs locaux (BEs), j'ai préféré continuer l'activité accompagné de ma femme (les enfants ne nous accompagnent plus : nous sommes trop nuls en escalade !) ou en solo, sur la base de mon auto-didactisme précédent.
En conclusion : une formation sur le tas en dehors des normes et une pratique peu sécurisée, tempérées par le fait que cette pratique soit exclusive à la Corse en juillet/août (une petite combinaison suffisant dans tous les cas et j'ai quasiment de quoi bivouaquer dans le sac étanche), qu'elle se limite aux canyons sans débit (pas besoin de technique de rappel débrayable ou autre, même si aujourd'hui je les connais) et que je pratique plutôt le canyon comme de la descente de gorges en montagne (je fais peu de sauts et j'évite les toboggans, sauf les plus évidents). Vous verrez donc dans les pages suivantes que nous n'avons parcouru aucun gros canyon de l'île et que je ne m'imagine pas aller faire le Tignoso par mes propres moyens sans formation et expérience complémentaires. De plus, je sais dorénavant à qui m'adresser pour cela, puisque j'ai découvert (via Internet et descente-canyon.com) l'association Corse Canyon et son animateur Franck Jourdan et que ce sera un plaisir de me mêler à eux pour progresser !
La suite de l'article se contente d'indiquer les courses que nous avons parcourues, des photos les accompagnant et une appréciation subjective pour les citer. Ces courses sont classées selon les deux catégories suivantes, qu'il me semble important de bien différencier en Corse :
Avertissement : les balades aquatiques et canyons présentés dans les pages de cette rubrique ont été réalisés sur une période de plus de 20 ans et les informations indiquées peuvent donc ne pas être du tout à jour. En Corse, plus qu'ailleurs, l'état de la végétation, des sentiers, des bergeries, des abris, des refuges et de l'eau sont des variables extrêmement fugitives et fluctuantes qui devraient être vérifiées et mises à jour avant toute course ou bien être intégrées comme obstacle éventuel lors du parcours. Pour vous informer de la fraîcheur des informations, la date de mon dernier parcours est indiquée entre parenthèses pour chaque balade aquatique ou canyon décrit.
Une balade aquatique potentiellement très longue le long d'un des grands fleuves corses, au fond d'une vallée non desservie par la route...
Pour des raisons qui m'échappent totalement, les vasques du Fangu semblent être la seule attraction touristique du Filosorma (???). Les gens y viennent depuis Calvi, sans même visiter la région ni passer ou séjourner à Galeria !
Il y a pourtant biien d'autres choses à voir et à faire dans ce coin miraculeux de wilderness, mais c'est cette balade le long du fleuve qui attire les touristes : ils ne s'y baladent d'ailleurs pas mais ne font que squatter une vasque atteinte au plus court depuis la route au-dessus...
Un superbe petit canyon avec des sauts fantastiques, à parcourir plutôt en aller-retour depuis le bas.
Attention à la réalisation de ce parcours qui nécessite d'être assez à l'aise dans le franchissement de petites difficultés rocheuses et les sauts ne doivent se faire qu'après vérification de la vasque d'arrivée et en toute sécurité...
Une longue randonnée (à faire en deux étapes, sinon c'est au minimum 6h !) dans un immense champs de blocs que cette descente de l'Aîtone d'Evisa à Ota...
La première partie jusqu'à la passerelle d'Evisa qui est décrite ci-dessous est finalement plus intéressante par le cadre et l'ambiance que par la descente elle-même et elle est très sauvage !
Pour mémoire, la mention de cette petite gorge de la Pruniccia que nous étions allé visiter en 1989, mais dont je ne suis pas sûr que nous ayons réalisé le parcours prévu (?).
On en conserve essentiellement le souvenir d'une marche d'approche et de retour EXTREMEMENT maquisée...